Eugène Étienne
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Eugène Étienne | |
Eugène Étienne en 1914 | |
Fonctions | |
---|---|
Sénateur français | |
– (1 an, 4 mois et 2 jours) | |
Circonscription | Oran |
Ministre de la Guerre | |
– (10 mois et 18 jours) | |
Gouvernement | Briand III Briand IV Barthou |
Prédécesseur | Albert Lebrun |
Successeur | Joseph Noulens |
– (11 mois et 13 jours) | |
Gouvernement | Rouvier II Rouvier III Sarrien |
Prédécesseur | Maurice Berteaux |
Successeur | Marie-Georges Picquart |
Ministre de l'Intérieur | |
– (9 mois et 19 jours) | |
Gouvernement | Rouvier II |
Prédécesseur | Émile Combes |
Successeur | Fernand Dubief |
Sous-secrétaire d'État aux Colonies | |
– (2 ans, 11 mois et 13 jours) | |
Gouvernement | Tirard II De Freycinet IV |
Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies | |
– (6 mois et 5 jours) | |
Gouvernement | Rouvier I |
Député français | |
– (38 ans, 1 mois et 9 jours) | |
Élection | 21 août 1881 |
Réélection | 18 octobre 1885 22 septembre 1889 20 août 1893 8 mai 1898 27 avril 1902 6 mai 1906 24 avril 1910 26 avril 1914 |
Circonscription | Oran |
Législature | IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe, Xe et XIe (Troisième République) |
Groupe politique | UD (1902-1910) GD (1910-1914) RDG (1914-1919) |
Biographie | |
Nom de naissance | Eugène Napoléon Étienne |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oran (Algérie) |
Date de décès | (à 76 ans) |
Lieu de décès | 7e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
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Eugène Étienne est un homme politique français, né le à Oran (Algérie) et mort le à Paris. Il fut avant la Première Guerre mondiale l'un des principaux chefs du « parti colonial », avec Auguste d'Arenberg, et organisa notamment en 1892 le Groupe colonial et des affaires extérieures à la Chambre des députés[1] qui comptait environ deux cents parlementaires[2]. Affilié à l'Alliance démocratique, il était gambettiste.
Biographie
Eugène Étienne, né à Oran, est le fils d'un soldat de la conquête de l'Algérie. Il est employé aux Messageries maritimes et soutient Gambetta à son élection de 1869, avant même la chute du Second Empire. Il est proche d'Émile Bouchet, député radical socialiste. En 1878, il est nommé inspecteur des chemins de fer. En 1879, il fonde un cabinet d'avocats avec Émile Bouchet et Jules Blancsubé. Il est élu sans discontinuer à la Chambre des députés de 1881 à 1919 où il défend les intérêts de l'Algérie française, lui valant le sobriquet de « Notre-Dame des coloniaux »[3]
- Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies du au dans le gouvernement Maurice Rouvier (1),
- Sous-secrétaire d'État aux Colonies du au dans le gouvernement Pierre Tirard (2) et le gouvernement Charles de Freycinet (4),
- Ministre de l'Intérieur du au dans le gouvernement Maurice Rouvier (2)
- Ministre de la Guerre du au dans les gouvernements Maurice Rouvier (2), Maurice Rouvier (3) et Ferdinand Sarrien,
- Ministre de la Guerre du au dans les gouvernements Aristide Briand (3), Aristide Briand (4) et Louis Barthou.
Eugène Étienne préside la Société Gambetta, il est par ailleurs le chef du parti colonial, le fondateur et président du Comité de l'Asie française, du Comité de l'Afrique française ainsi que du Comité du Maroc. Homme d'affaires avisé, il fut aussi président du conseil d'administration de la Compagnie générale des omnibus de Paris[4], des Tréfileries et laminoirs du Havre (dès 1911)[5] et membre du comité consultatif des chemins de fer.
Franc-maçon, il intègre la loge de L’Étoile de l’Orient de Mascara en octobre 1889, puis s'affilie à la loge Cosmos à l’« Orient » de Paris en octobre 1899 et enfin à L’Union de Tlemcen, à l’Orient du même nom, en octobre 1902[6]. Son entrée en franc-maçonnerie serait mue par des motivations carriéristes, et l'idée de profiter des avantages qu'offrent les réseaux d'influence au sein des loges[7]
Selon l'historien Charles-Robert Ageron, Eugène Étienne « entraîna la Chambre à exiger la conquête de Madagascar, il fit aboutir l’«Entente cordiale » (1904), ainsi que le protectorat français au Maroc»[8].
Eugène Etienne fonde la Ligue coloniale en 1907 mais comme elle recueillait peu d'adhésions, elle fusionna avec la très populaire Ligue maritime ; de là est née en 1921 la Ligue maritime et coloniale, « première organisation de masse du parti colonial (45 217 adhérents en 1921, peut-être 100 000 en 1930) »[8].
Les intérêts économiques jouent un grand rôle dans l'argumentation d'Eugène Étienne, désireux de promouvoir la colonisation[7]. Il réussit à obtenir le ralliement de milieux d'affaires à la cause du «parti colonial»[7]. L'opinion française étant plus intéressée par la revanche contre l'Allemagne que par la colonisation, Eugène Etienne mise sur une légitimation économique de l'entreprise coloniale pour asseoir son discours de propagande[7].
Il est élu sénateur d’Oran le et meurt l’année suivante[9].
Il meurt d'une crise cardiaque à son domicile 11bis rue Saint-Dominique à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (94e division)[10].
Hommages passés
Par un arrêté du , le gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF), Ernest Roume, nomma en son honneur le port de la baie du Lévrier (Mauritanie), « Port Étienne »[11], rebaptisée aujourd'hui Nouadhibou.
La commune de Hennaya, actuellement dans la wilaya de Tlemcen (Algérie), avait été baptisée en 1922 « Eugène-Étienne ». C’était un centre de colonisation créé en 1851 par le général Bugeaud[12]. La commune conserve ce nom jusqu’en 1962, avant de redevenir Hennaya.
Une stèle, installée sur la place du Petit-Vichy, au centre d’Oran, a porté la mention « à Eugène Étienne, Oran reconnaissante ». Une des grandes voies d’Oran était dénommée rue Eugène Etienne ; elle porte désormais le nom de rue Mohamed Baghdadi ; à Tlemcen, la rue Eugène Etienne est devenue rue Commandant Djaber.
Une statue d'Eugène Etienne, financée par la Ligue maritime et coloniale, est érigée dans le jardin d'agronomie tropicale de Paris, qui occupe le site de l'ancien jardin d'essai colonial[13].
Œuvres
- Eugène Étienne, Les Compagnies de colonisation, A. Challamel, 1897 lire en ligne sur Gallica
Notes et références
- ↑ Marc Lagana, Le Parti colonial français : éléments d'histoire, Presses universitaires du Québec, 1991, p. 54. consultable sur le site du Google Livres
- ↑ Jacques Marseille, France et Algérie, journal d'une passion, Paris, Larousse, 2002, p. 143
- ↑ Arnaud-Dominique Houte, Le triomphe de la République, Normandie, Seuil, , 462 p., p. 138
- ↑ Jacques Marseille, idem
- ↑ Marc Lagana, « À propos de l'interdépendance des milieux d'affaires et des milieux politiques : le cas des Tréfileries et laminoirs du Havre de 1901 à 1918 », Outre-Mers. Revue d'histoire, 1979, 242-243, p. 59-71 — sur Persée.
- ↑ Patrice Morlat, La République des frères, Perrin, , 844 p.
- ↑ a b c et d Julie d'Andurain, « Réseaux d’affaires et réseaux politiques : le cas d’Eugène Étienne et d’Auguste d’Arenberg », paru dans Bonin Hubert, Klein Jean-François, Hodeir Catherine (dir), L’Esprit Économique impérial, groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l'Empire, Revue française d’histoire d’outre-mer, SFHOM, , p. 85-102 (en ligne)..
- ↑ a et b Histoire coloniale et postcoloniale, « Le « parti colonial », par Charles-Robert Ageron », sur histoirecoloniale.net, (consulté le )
- ↑ Jean Jolly, Dictionnaire des Parlementaires français (1960/1977)
- ↑ Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 318
- ↑ Jean Abel Gruvel, Les pêcheries des côtes du Sénégal et des rivières du Sud, A. Challamel, Paris, 1908, p. 13 (ISBN 2-11-091134-4)
- ↑ Yvon Grasset, Eugène Étienne Hennaya, un village qui travaillait dur, in Bulletin de la société Les Amis du vieux Tlemcen, 1956
- ↑ Clarisse Didelon-Loiseau, « Le jardin tropical de Paris », Mappemonde. Revue trimestrielle sur l’image géographique et les formes du territoire, no 120, (ISSN 0764-3470, DOI 10.4000/mappemonde.3056, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Julie d'Andurain, « Réseaux d’affaires et réseaux politiques : le cas d’Eugène Étienne et d’Auguste d’Arenberg », paru dans Bonin Hubert, Klein Jean-François, Hodeir Catherine (dir), L’Esprit Économique impérial, groupes de pression et réseaux du patronat colonial en France et dans l'Empire, Revue française d’histoire d’outre-mer, SFHOM, , p. 85-102 (en ligne).
Articles connexes
- Parti colonial
- Groupe colonial
- Union coloniale française
- Comité de l'Afrique Française
- Ligue maritime et coloniale française
- Groupe colonial et des affaires extérieures de la Chambre des députés
Liens externes
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v · m Gouvernement Louis Barthou (22 mars 1913 - 2 décembre 1913) | |||||
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Sous la présidence de Raymond Poincaré | |||||
Affaires étrangères | Stephen Pichon | Louis Barthou Président du Conseil | |||
Guerre | Eugène Étienne | ||||
Instruction publique et Beaux-Arts | Louis Barthou | ||||
Intérieur | Louis-Lucien Klotz | ||||
Justice | Antony Ratier | ||||
Marine | Pierre Baudin | ||||
Agriculture | Étienne Clémentel | ||||
Finances | Charles Dumont | ||||
Travaux publics | Joseph Thierry | ||||
Commerce et PTT | Alfred Massé | ||||
Colonies | Jean Morel | ||||
Travail et Prévoyance sociale | Henry Chéron | ||||
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(← BRIAND IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DOUMERGUE I →) |
v · m Gouvernements Aristide Briand III et IV (21 janvier 1913 - 22 mars 1913) | |||||
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Sous la présidence d'Armand Fallières puis de Raymond Poincaré | |||||
Affaires étrangères | Charles Jonnart | Aristide Briand Président du Conseil | |||
Guerre | Eugène Étienne | ||||
Instruction publique et Beaux-Arts | Théodore Steeg | ||||
Intérieur | Aristide Briand | ||||
Justice | Louis Barthou | ||||
Marine | Pierre Baudin | ||||
Agriculture | Fernand David | ||||
Finances | Louis-Lucien Klotz | ||||
Travaux publics et PTT | Jean Dupuy | ||||
Commerce et Industrie | Gabriel Guist'hau | ||||
Colonies | Jean Morel | ||||
Travail et Prévoyance sociale | René Besnard | ||||
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(← POINCARÉ I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BARTHOU →) |
v · m Gouvernement Ferdinand Sarrien (14 mars 1906 - 20 octobre 1906) | |||||
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Sous la présidence d'Armand Fallières | |||||
Justice | Ferdinand Sarrien | Ferdinand Sarrien Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Léon Bourgeois | ||||
Intérieur | Georges Clemenceau | ||||
Finances | Raymond Poincaré | ||||
Guerre | Eugène Étienne | ||||
Marine | Gaston Thomson | ||||
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts | Aristide Briand | ||||
Travaux publics, Postes et Télégraphe | Louis Barthou | ||||
Commerce, Industrie et Travail | Gaston Doumergue | ||||
Agriculture | Joseph Ruau | ||||
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(← ROUVIER III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (CLEMENCEAU I →) |
v · m Gouvernements Maurice Rouvier II et III (24 janvier 1905 - 7 mars 1906) | |||||
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Sous la présidence d'Émile Loubet puis d'Armand Fallières | |||||
Finances | Maurice Rouvier Président du Conseil | ||||
Justice | Joseph Chaumié | ||||
Affaires étrangères | |||||
Intérieur |
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Guerre |
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Marine | Gaston Thomson | ||||
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts | Jean-Baptiste Bienvenu-Martin | ||||
Travaux publics | Armand Gauthier | ||||
Commerce, Industrie, Postes et Télégraphes | |||||
Agriculture | Joseph Ruau | ||||
Colonies | Étienne Clémentel | ||||
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(← COMBES) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (SARRIEN →) |
v · m Gouvernement Charles de Freycinet IV (17 mars 1890 - 18 février 1892) | |||||
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Sous la présidence de Sadi Carnot | |||||
Guerre | Charles de Freycinet | Charles de Freycinet Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Alexandre Ribot | ||||
Justice et Cultes | Armand Fallières | ||||
Marine | Édouard Barbey | ||||
Intérieur | Ernest Constans | ||||
Finances | Maurice Rouvier | ||||
Instruction publique et Beaux-Arts | Léon Bourgeois | ||||
Agriculture | Jules Develle | ||||
Commerce, Industrie et Colonies | Jules Roche | ||||
Travaux publics | Yves Guyot | ||||
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(← TIRARD II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (LOUBET →) |
v · m Gouvernement Pierre Tirard II (22 février 1889 - 13 mars 1890) | |||||
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Sous la présidence de Sadi Carnot | |||||
Commerce, Industrie et Colonies | Pierre Tirard | Pierre Tirard Président du Conseil | |||
Affaires étrangères | Eugène Spuller | ||||
Justice et Cultes | Marius Thévenet | ||||
Intérieur | |||||
Guerre | Charles de Freycinet | ||||
Marine et Colonies | |||||
Finances | Maurice Rouvier | ||||
Instruction publique et Beaux-Arts | Armand Fallières | ||||
Agriculture | Léopold Faye | ||||
Travaux publics | Yves Guyot | ||||
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Finances | Maurice Rouvier | Maurice Rouvier Président du Conseil | |||
Justice | |||||
Affaires étrangères | Émile Flourens | ||||
Intérieur | Armand Fallières | ||||
Guerre | Théophile Ferron | ||||
Marine et Colonies | Édouard Barbey | ||||
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Instruction publique et Beaux-Arts | Eugène Spuller | ||||
Commerce et Industrie | Lucien Dautresme | ||||
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