Antoine de La Porte

Antoine de La Porte
Biographie
Naissance
Royaume de France
Décès
Paris (France)
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de la Cathédrale Notre-Dame de Paris
modifier 

Antoine de La Porte, né en 1627 et mort en 1710 est un prêtre catholique, chanoine de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, contributeur aux travaux de la mise en œuvre du vœu de Louis XIII ordonné par le roi Louis XIV.

Biographie

Le chanoine Antoine de La Porte serait selon le cercle généalogique de Saône-et-Loire, le fils d'Antoine de La Porte, avocat au bailliage de Mâcon et de son épouse Claudine Poncet. Son grand-père paternel, Jacques de La Porte, était avocat du roi, conseiller au Parlement, et lieutenant-général[1] , [Note 1]

Vœu de Louis XIII

C'est en 1698 que Louis XIV charge l'archevêque de Paris Louis-Antoine de Noailles de concevoir l'aménagement du chœur afin de réaliser le vœu de Louis XIII, avec la collaboration de son architecte Jules Hardouin-Mansart. C'est entouré de son chapitre qu'il pose et bénit la première pierre du nouvel autel de la cathédrale le .

Mais la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) a mis à mal les finances du royaume, et le roi doit abandonner le projet d'un baldaquin au-dessus du maître-autel. Antoine de La Porte jouit d'une aisance financière importante et va devenir célèbre en faisant un don d'un montant exceptionnel de 10 000 livres, permettant de relancer le chantier du roi qui a accepté sa contribution financière. C'est ainsi que, sous la direction de Robert de Cotte (1656-1735), devenu premier architecte du roi, il fut procédé à la démolition du jubé de Notre-Dame de Paris installé depuis 1296 par Pierre de Chelles, et les stalles de Charpentier et Dugoulon sont surmontées de huit tableaux dont un seul subsiste actuellement. C'est à l'occasion de ces travaux que l'on découvre, dans la fondation de l'autel, les quatre pierres du pilier des nautes.

Le chanoine de La Porte avait obtenu du roi l'autorisation de financer sur sa fortune personnelle, six grandes peintures à l'huile retraçant la vie de la Vierge, pour être installées au-dessus des stalles du chœur. Après sa mort survenue en 1710, ce sont huit tableaux qui seront exécutés par les grands peintres du siècle : Charles de La Fosse (1630-1716) réalise : La Nativité, et L'Adoration des Mages (musée du Louvre); Jean Jouvenet (1644-1717) exécute : La Visitation de Notre-Dame; Louis de Boullogne (1654-1733) peint : Le Repos pendant la fuite en Egypte (musée d'Arras), La Purification (Louvre, Paris); Antoine Coypel (1661-1722) réalise : Jésus parmi les docteurs et l' Assomption (œuvre perdue, mais retrouvée); Claude Guy Hallé (1652-1736), produit une Annonciation.

Le chanoine de La Porte était connu dans le chapitre de Notre-Dame comme le chanoine jubilé pour avoir passé en 1708 cinquante ans dans ses fonctions sacerdotales. Il ne verra pas la fin du chantier puisqu'il meurt en 1710 et que le chantier ne sera achevé qu'en 1725 avec toutefois le chœur rendu au culte le .

À sa mort, il légua des ornements sacerdotaux et chapes liturgiques selon les registres capitulaires[2] tenus par Pierre Poignant l'archiviste du chapitre[3]

Découverte de sa sépulture

La découverte de son sarcophage en plomb a été réalisée dans le cadre des fouilles effectuées au lendemain de l'incendie qui a frappé l'édifice, le . Les fouilles sont menées pendant trois ans par les équipes de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), en parallèle du chantier de restauration. C'est donc lors de la fouille de la croisée du transept, entre février et , qu'est découvert son sarcophage et celui de Joachim du Bellay, au milieu des restes de quelques fragments de l'ancien jubé qu'il contribua à détruire. Les deux sarcophages sont d'époque et de style différent, mais tous deux ont été abîmés par l'entrée d'air dans le plomb percé, ce qui a réduit les corps à l'état de squelette. Son sarcophage portait sur le dessus une plaque en plomb où était gravé : « Cy est le corps de messire Antoine de La Porte chanoine de l'église ( mot effacé) décédé le 24 décembre 1710 en sa 83e année Resquietcat in pace ». Sur son sarcophage était disposées trois médailles le représentant de profil. On a donc retrouvé son squelette entier, des cheveux et des poils de barbe, ainsi que des restes de textile. Les premiers examens effectués au CHU de Toulouse permettent d'observer un polissage des molaires qui indique un brossage régulier des dents, ainsi qu'au niveau des pieds des métatarses révélateurs d'une goutte bilatérale[4].

Hommage

  • Le chapitre pour lui rendre hommage, commanda au peintre Jean Jouvenet un tableau le représentant officiant dans le chœur de la cathédrale de Paris et intitulé : La messe du chanoine Antoine de La Porte, huile sur toile de 162 x 170 cm[Note 2][5]

Notes

  1. Les archives nationales de France conservent les minutes des notaires de Paris et du Châtelet de Paris dans lesquelles nous trouvons à la cote fol 2V°, Châtelet de Paris:Y//213-Y//216 : un Antoine de La Porte, ancien échevin de la ville de Paris, demeurant rue du Séjour (du Jour), paroisse de Saint-Eustache qui fait donation en 1668 à son fils Gratien de La Porte chanoine en l'église Saint-Quentin y demeurant, d'une rente viagère de 1200 livres tournois. Ou est-il parent de la famille de Louis-André de La Porte, chanoine de l'église de Marcoussis, qui lui était natif du diocèse d'Avranches, paroisse de la Chaise-Baudouin?
  2. Ce tableau fut peint après la mort du chanoine car il montre un chœur en bel état alors qu'à cette époque il était en chantier et que les statues de Guillaume Coustou, et la Pietà de Nicolas Coustou ne furent installées qu'en 1715 et 1723. Ce tableau se trouvait lors de la saisie révolutionnaire dans la salle de la recette générale du chapitre cathédral de Notre-Dame. Il est aujourd'hui au XXIe siècle conservé dans les réserves du musée du Louvre, n° d'inventaire : INV 5502; MR 1861

Références

  1. Cercle généalogique de Saône-et-Loire, familles bourgeoises de Mâcon
  2. France archives Notre-Dame, l'église des parisiens et des rois Très Chrétiens
  3. Archives nationales de France: S//560.
  4. Valérie Gaget, « Le corps du poète Joachim du Bellay, mort en 1560, aurait été identifié dans un cercueil de la cathédrale Notre-Dame de Paris », sur francetvinfo.fr, (consulté le ) : « L'un des deux sarcophages, qui portait une épitaphe, a été rapidement identifié comme celui du chanoine Antoine de La Porte (1627-1710). »
  5. (fr)« Le chanoine de La Porte, un généreux mécène », sur louvre.fr (consulté le ) : « Né en 1627 et mort en 1710, le chanoine Antoine de La Porte fut surnommé « le chanoine jubilé ». »

Annexes

Bibliographie

  • Pierre-Marie Auzas, Antoine de La Porte, chanoine jubilé de Notre-Dame de Paris, dans : Mémoires des Sociétés Historiques et Archéologiques de Paris, Île de France, t.1, 1949, Paris, 1951, in-8°, 328 p..
  • Ludivine Péchoux; Les sarcophages en plomb de Notre-Dame de Paris, dans Dossiers d'Archéologie, N°:415, janvier-février 2023, p. 74-75
  • Alice Tillier-Chevallier, Toulouse fait parler les défunts de Notre-Dame, Archéologia, no 617, février 2023, p. 4-5

Articles connexes

Liens externes

  • Cercle généalogique de Saône-et-Loire, familles bourgeoises de Mâcon
  • icône décorative Portail du catholicisme
  • icône décorative Portail de Paris
  • icône décorative Portail du royaume de France
  • icône décorative Portail du XVIIe siècle
  • icône décorative Portail du XVIIIe siècle