Accord du Smithsonian Institute

L'accord du Smithsonian Institute est un accord sur les taux de change signé le à Washington , au Smithsonian Institute entre les États-Unis, le Japon, l'Allemagne de l'Ouest, le Royaume-Uni et la France, qui vont plus tard former le G5).

Ces pays voient se déprécier le cours du dollar américain par rapport à ceux du yen et au mark allemand.

L'accord du Smithsonian Institute est considéré comme une forme de renoncement au système monétaire de Bretton Woods même s'ils visent à remettre de l'ordre sur le marché des changes.

Les accords ont été signés au Smithsonian Institution une institution de recherche scientifique, créée sous l'égide de l'administration américaine en 1846 à Washington.

Contexte et précédents

L'accord dit du Smithsonian Institute est précédé par la Relance de La Haye ou "sommet de La Haye" (Pays-Bas), réunissant les chefs d'État des Six de la Communauté économique européenne se déroule les 1er et 2 décembre 1969.

Aux Etats-Unis, les déficits budgétaires américains et la dégradation de la balance des paiements courants provoqués par la guerre du Vietnam se sont ajoutés au financement jugé inflationniste du « Welfare State » pour affaiblir la monnaie[1]. C'est de cette époque que date la formule attribuée au secrétaire américain au Trésor John Connally : « Le dollar est notre devise et votre problème. »[1].

Motivation

L'accord du Smithsonian Institute a été conçu pour sauver les parités fixes et en a rétabli[2], tout en définissant des marges de fluctuation[2], dans un moment de turbulances du système monétaire de Bretton Woods. Les participants souhaitaient remettre de l'ordre sur le marché des changes[3].

Mesures principales

Les mesures principales sont pensées comme une tentative de revenir à un système de parité relativement fixes après une période d'ajustement[4]. L'once d'or est augmentée à 38 dollars (+8,6 %)[5]. Le mark (+13,5 %) et le yen (+16,8 %) sont réévalués[4]. Les principales monnaies européennes sont réévaluées aussi[5], en particulier le franc de 8,6% par rapport au dollar[5], mais se déprécie par rapport à d'autres monnaies[6] dont 6% face au mark[5].

Les parités vis-à-vis du dollar sont dotées de marges de fluctuation élargies, de ± 1% à ± 2,25 %[5],[2], l'or étant utilisé comme valeur de référence pour le calcul des taux de change entre monnaies et le dollar restant inconvertible[1].

Les fluctuations entre monnaies européennes peuvent atteindre 9 % en cas de retournement face au dollar[5], nuisant à la politique agricole commune[5]. L'accord est un compromis "ménageant une transition entre système monétaire international fixe et une version flexible" [7]

Suites

Au delà des mesures principales, cet accord devait être suivi de négociations entre les puissances économiques[3].

"Cela va durer trois mois", commente lors de la réunion un des participants, Paul Volcker[5], qui deviendra huit ans après président de la Banque centrale européenne. L'une des suites est la création du Serpent monétaire européen en avril de l'année suivante.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) C. Fred Bergsten et Russell Green, International Monetary Cooperation : Lessons from the Plaza Accord after Thirty Years, Peterson Institute for International Economics, , 300 p. (ISBN 9780881327113)
  • (en) Jeffrey Frankel, « The Plaza Accord, 30 Years Later », NBER Working Paper Series, no 21813,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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  1. a b et c Article dansq Les Echos par Richard Hiault le 14 novembre 2008 [1]
  2. a b et c "Le système monétaire international : théorie et réalité" par Pierre Pascallon, en 1982 Les Editions de l'Epargne, 1982[2]
  3. a et b "Les Relations internationales depuis 1968" par Jean-Marie Le Breton en 1987 aux éditions Nathan [3]
  4. a et b Journal de 13 heures de l'ORTF du 3 avril 1973, sur le site de l'INA avec un éclairage pédagogique du 21 juin 2013 [4]
  5. a b c d e f g et h "L'éclatement du système monétaire de Bretton Woods", Université du Luxembourg [5]
  6. "La flexibilité des changes : modélisation et conséquences macroéconomiques" par Patrick Artus et Pierre Morin dans la revue Économie & prévision en 1979 [6]
  7. "Analyse économique et historique des sociétés contemporaines" par Marc Montoussé, en 2007 aux Editions Bréal [7]